Développé par Davey Wreden et William Pugh
Stanley est un employé de bureau dont le travail consiste à recevoir et exécuter les instructions qu’il reçoit continuellement sur son ordinateur. Sa routine se trouve chamboulée le jour où les ordres s’interrompent et que tous ses collègues disparaissent. Commence alors la grande exploration de Stanley dans les méandres de son bureau.
La situation de départ est clairement la partie la plus simple à raconter. Pour le reste, il n’y a pas vraiment d’autre choix que de le tester… C’est bête mais la plupart des explications que je pourrai vous donner risqueraient de dégrader l’expérience de jeu. Sans parler vraiment de spoil, le jeu est une véritable expérience à part entière.
Bien conscient de son statut, le jeu casse sans arrêt le quatrième mur. Appuyé par une voix off omniprésente, les décisions du joueur sont scrutées et commentées. Et c’est là que ça devient intéressant: lorsque vous prenez une initiative et que vous brisez les règles, le narrateur commente (et parfois ironise) sur votre choix… prouvant que votre comportement avait été anticipé par le développeur.
De par ses mécaniques, le jeu montre que le joueur (de jeu en général) n’est qu’une souris de laboratoire dans un labyrinthe: tous ses choix ne sont qu’illusion. A la façon d’un Neo face à un Architecte, vous comprendrez rapidement que tous vos choix sont guidés par une parodie de libre arbitre. D’où la question sur le médium lui-même: Où s’arrête la liberté du joueur dans le Jeu ? Jusqu’à quel point le développeur peut orienter (voir manipuler) les décisions du joueur ? Finalement ne serait-ce pas le jeu qui joue du joueur ? (mais là je m’enflamme!)
Conclusion: En mettant en avant des règles de game design que les développeurs s’efforcent habituellement à cacher, The Stanley Parable invite à la réflexion. Avec une véritable démarche d’auteur, le créateur propose au joueur de questionner non seulement son expérience de jeu mais sa pratique vidéoludique en général. Seul bémol: du fait du détournement des codes du jeu vidéo, il nécessite de déjà bien connaitre ces codes. Même si ça n’enlève pas ses qualités, ça le réserve à des joueurs plus avertis.