« Le livre sans nom » a la particularité d’avoir été écrit par un auteur… anonyme. Il a été édité initialement à Londres, puis a rapidement eu un certain succès international, peut-être dû en partie au fait qu’on ne connait pas son auteur. Mais pas que…
L’histoire prend place à Santa Mondega, charmante petite ville des Etats-Unis, tristement connue pour être le repère de personnages plus violents les uns que les autres, un lieu de rassemblement pour toutes les créatures malfaisantes de la planète. Les événements qui nous sont racontés se situent cinq ans après le massacre d’une bonne partie de la population par le Bourbon Kid, tueur en série local qui a un léger problème avec l’alcool. Une série de crimes atroces a lieu, et les victimes ont pour seul point commun d’avoir lu un livre sans nom, d’un auteur anonyme… Cependant, le Bourbon Kid est de retour en ville, et il a soif.
En lisant ce livre, on a l’impression de lire du Tarantino. C’est sanglant, vulgaire, violent. Et très drôle. Cette histoire qui pourrait être simplement gore et malsaine se transforme grâce au ton décalé de l’auteur en une espèce d’épopée fantastique, un thriller mélangé avec un western spaghetti, le tout accommodé à la sauce Exbrayat. Le langage volontairement très vulgaire se transforme en running-gag, justement parce que c’est trop vulgaire. C’est bourré d’humour noir et de références : les tueurs en série (nombreux dans la ville) ont des styles pour le moins loufoques (un sosie d’Elvis, surnommé le King, par exemple), les méchants parlent avec une voix « rocailleuse », et ils sont vraiment, vraiment méchants. Pas un seul innocent dans cette histoire, tout le monde est coupable de quelque-chose. Le Bourbon Kid est bien sûr le personnage le plus emblématique de l’oeuvre : tout habillé de noir, le visage caché sous sa capuche, il ne laisse aucun survivant derrière lui. Il tue sans distinction hommes, femmes, enfants, et petits chats mignons. On ne connait pas ses motivations (en tout cas pas dans ce premier tome), et elles importent finalement assez peu. C’est le personnage bad-ass par excellence,.
L’histoire est chouette et tient la route, mais l’oeuvre est surtout portée par ses personnages et par le ton global employé.
Bref, une très très bonne lecture, très addictive !
Les trois tomes suivants méritent également une lecture : « L’œil de la lune », qui suit « Le livre sans nom », et qui révèle enfin les motivations du Kid, « Le cimetière du diable », qui prend place quelques années avant les événements du tome 1, et enfin « Le Livre de la Mort », qui suit immédiatement « L’oeil de la lune ». Pas de grandes nouveautés pour ces trois œuvres, le ton reste le même, c’est toujours drôle et ça se lit très bien, même si ça manque parfois un peu de cohérence entre les tomes.
D’autres histoires ont suivi, mais je ne les ai pas encore lues. Je doute que ça se renouvelle beaucoup, mais le Kid étant un personnage bizarrement très attachant, je les lirai sûrement.
Merci pour ces infos ! Je connais le livre de nom (bizarre pour un livre sans nom…) et je l’avais offert, mais pas lu. Ton article donne envie de le lire ! 🙂