Si vous me lisez souvent vous savez que je ne suis pas trop roman historique, ni roman de cape et d’épée. Et pourtant, « le Comte de Monte-Cristo » fait partie de mes classiques, et je le relis régulièrement. Quant à « La Reine Margot », sa lecture m’a été conseillée récemment par un ami, qu’il en soit remercié !
Ces deux romans sont d’Alexandre Dumas, et Alexandre Dumas a été un auteur prolifique, aidé dans sa tâche par Auguste Maquet (à moins que ça ne soit l’inverse? 😉 ). Entre 1844 et 1847 ils publient quelques cinq romans dont certains de plusieurs milliers de pages. Je n’ai pas lu la suite des aventures de « La Reine Margot », pas plus que je n’ai lu « les Trois Mousquetaires » (honte à moi), mais j’ai tellement aimé les autres que je vais essayer de réparer cette erreur rapidement !
« Le Comte de Monte-Cristo », c’est l’histoire d’une terrible histoire de jalousie, qui engendre une terrible histoire de vengeance. C’est l’histoire d’un jeune homme, Edmond Dantés, emprisonné à tort, qui pendant sa captivité perd tout, travail, fiancée, famille. Il jure de se venger de ceux qui l’ont mis là, trois hommes jaloux de peu de morale. Après son évasion, 14 ans après son entrée dans la prison d’If, il échafaude une vengeance formidable, toute en subtilité et méthode. Il mettra neuf années à la préparer et plusieurs mois à la réaliser.
« Le Comte de Monte-Cristo », c’est bien. Du début à la fin. La joyeuse vie innocente d’Edmond avant son emprisonnement, sa période de captivité, la rencontre d’un co-détenu qui va l’ouvrir à la connaissance et à la culture, l’évasion ( rien que pour le passage de l’évasion il faut lire ce livre ! ), la découverte du trésor, son utilisation pour préparer sa vengeance, et puis cette vengeance enfin, superbe. Toutes les transformations d’Edmond, ses déguisements, qui lui servent à mener à bien ses projets, on a vraiment l’impression d’y assister, c’est passionnant! L’amour aussi, les relations avec celle qui aurait due être sa fiancée, avec celui qui aurait pu être son fils. Les relations d’amitié très fortes avec ceux qui ne l’ont pas trahi, tout est superbement écrit, décrit, et donc ressenti.
On est vraiment plongé dans l’histoire, on souffre avec Edmond et on cherche vengeance comme lui.
J’avais vu le film adapté du livre, avec Depardieu en Edmond Dantès, et je n’avais pas aimé du tout. Edmond est un personnage mystérieux et froid, grandiose, avec un maintien superbe, tel qu’il veut paraître à ceux qu’il veut perdre. Et Depardieu ne l’a pas du tout campé comme ça. Idem la fin du film ne colle pas du tout avec la fin du livre, et celle du livre est bien plus forte et plus juste.
Un très très bon livre donc, très prenant. Même si ça manque de personnages féminins forts ( voire de personnage féminins tout court )…
Mais cette erreur est réparée avec « La Reine Margot » ! Ce roman est du genre historique, puisque les auteurs incluent l’histoire du roman dans les événements marquants de France entre 1572 et 1574.
Le roman prend comme point de départ le mariage de Marguerite de Valois et Henri de Navarre, futur roi de France Henri IV. On retrouve les intrigues de cour, l’assassinat de l’amiral de Coligny, le massacre de la Saint-Barthélemy, l’idylle inventée entre la reine de Navarre et le comte de la Mole. Au lecteur ensuite de démêler les fils de la vraie Histoire de ceux de l’imagination des auteurs (j’ai passé pas mal de temps sur wikipédia…).
Marguerite et Henri sont donc mariés dans le but (fictif) d’amener la paix entre protestants et catholiques. Absolument pas intéressés l’un par l’autre, ils ont tous deux une liaison amoureuse au moment de leur mariage. Ils décident toutefois de s’allier, au moins politiquement, tous deux étant très ambitieux et souhaitant à la fois couronne et trône. Marguerite va donc aider Henri à déjouer les pièges de sa mère Catherine de Médicis et de son frère Charles IX, roi de France. En parallèle de l’Histoire de France que l’on suit, nous sont contées les histoires d’amour d’Henri de Navarre et de Charlotte de Sauve, de Marguerite et du Comte de la Mole, et de la comtesse de Nevers avec monsieur de Coconas.
Et là aussi, c’est superbement écrit. Si les premières pages du roman ne sont pas évidentes à lire (en tout cas pour moi, qui n’est jamais été très assidue en cours d’histoire), avec un background historique assez fourni, et des liens entre personnages pas simples à comprendre ( ils sont tous cousins ? ) en plus des intrigues de la cour, la suite coule comme de l’eau de source. On retrouve des passages secrets au Louvre, des poursuites à l’épée, des gentilshommes, des rencontres amoureuses cachées, des amitiés qui se dénouent et se renouent, du poison, des meurtres, des tentatives d’assassinat, bref un bon roman historique !
On a enfin des femmes fortes, avec Catherine de Médicis et Marguerite elle-même. Si cette dernière peut paraître volage avec ses histoires d’amour, c’est une femme ambitieuse et très intelligente, qui arrive à lire entre les lignes tortueuses de sa famille, et tient tête à sa mère et à son frère. C’est une femme de lettres et un esprit éclairé, connaissant plusieurs langues, et elle prend un parti actif dans les intrigues politiques de sa famille.
Un très bon roman également, donc, et je vous conseille la lecture de ces deux ouvrages, ne serait-ce que parce qu’en dehors des histoires qui peuvent plaire ou non, c’est très bien écrit ! Ça se lit tout seul !