« Là où vont nos pères » est une BD de Shaun Tan, qui a pour sujet l’immigration et l’intégration. Le personnage principal est un père de famille qui décide de fuir son pays en guerre. Il émigre vers un pays plus accueillant, où il tente de gagner de l’argent afin de faire venir sa femme et sa fille.
La particularité de l’oeuvre est d’être complètement muette. Pas un seul phylactère dans les cases, tout passe par le dessin. A chaque instant, c’est au lecteur d’imaginer ce que les personnages peuvent se raconter. L’exercice est d’autant plus intéressant que les mondes qui nous sont dépeints ne sont pas les nôtres. Les animaux ne ressemblent à rien de connu, l’architecture non plus. Certains dessins sont clairement inspirés du monde réel (Ellis Island notamment, que l’on devine sous la couche d’imaginaire), et permettent de se raccrocher à des éléments familiers.
Ce procédé est très intéressant, et permet de se plonger vraiment dans l’histoire, plutôt que de passer d’une case à l’autre de bulles en bulles, sans s’attarder sur la forme. On comprend facilement la situation de guerre du pays d’origine du personnage (l’ombre d’une bête menaçante que l’on devine sur les murs d’immeubles, la décoration chiche des maisons, le dessin gris et froid), ou la difficulté pour le personnage de communiquer avec les gens dans son pays d’accueil, la difficulté de s’intégrer.
Les dessins sont magnifiques, et ce n’est pas dérangeant de passer plusieurs minutes à regarder une page.
Le titre original de l’oeuvre (The Arrival) me semble mieux adapté, puisque qu’on suit la personne qui est partie (le père), et non pas celles qui sont restées (la femme et l’enfant).
Un bon moment de lecture!
Oulala ! Cette BD a l’air vraiment originale et ta présentation me fait bien envie !!! 😀 Faut que t’arrête de publier autant d’articles intéressants, j’aurais jamais le temps de tout lire ! 😉