Il est temps de vous parlez un peu de Peter F Hamilton….
Il y a quelques années encore (bon, beaucoup d’années en fait), quand on me demandait des conseils en science-fiction, je disais Orwell, Bradbury, Barjavel, Assimov, K. Dick, ou Damasio. Mais ça, c’était avant de découvrir la quadrilogie de « l’Etoile de Pandore ». Je vous l’ai sûrement déjà dit, je suis monomaniaque quand il s’agit d’un auteur que j’aime. J’ai donc lu dans la foulée « l’Etoile de Pandore », la « Trilogie du Vide », « The Great North Road », « Dragon déchu », les trois opus « Greg Mandel », « l’Aube de la Nuit », et « les Naufragés du Commonwealth ». Grosso modo, cela représente un peu plus de … 12 000 pages.
Ces œuvres appartiennent toutes au sous-genre de la science-fiction du space-opera (wiki time : histoires d’aventure épiques ou dramatiques se déroulant dans un cadre géopolitique complexe). Et c’est peu dire qu’Hamilton excelle dans ce genre.
Ne pouvant pas pour le moment vous faire une critique de chacune de ses œuvres (car il faudrait pour cela que je les relise, et 12 000 pages ça demande quand même un petit peu de temps), je vais m’attarder dans cet article sur « The Great North Road », qui totalise seulement un peu plus de 1000 pages. Une broutille !
« The Great North Road » c’est trois histoires en une.
Tout d’abord l’histoire d’une famille puissante, les North, composée de clones et à qui appartient notamment la technologie des trous de verre ( et qui justifie pleinement le fait que je cite dans l’article le titre anglais, puisque la traduction en français « la Grande Route du Nord » n’a absolument aucun sens puisque le nom de North est conservé en VF…)
Ensuite une enquête policière, sur Terre, afin de découvrir le meurtrier d’un North, victime non identifiée parmi tous les clones, et dont les blessures sont identiques à celles infligées lors d’un massacre 20 ans plus tôt, duquel l’assassin supposé, Angela Tramelo, est en prison depuis 20 ans.
Et enfin une expédition sur la planète Saint Libra, à la recherche d’une potentielle vie extra-terrestre qui serait en lien avec le meurtre perpétré sur Terre.
Ce qui est fascinant dans cette œuvre (et c’est le cas de tous les livres d’Hamilton) c’est sa diégèse. Les univers créés par Hamilton sont toujours d’une richesse incroyable, tout en restant très facilement compréhensibles. Que l’on se situe en l’an 2153 ou en 3200, les avancées technologiques décrites semblent plausibles. Certaines personnes sont par exemple dotées de sortes de cellules intelligentes, qui permettent de surveiller leur état de santé et leurs signes vitaux. Si nous n’en sommes pas encore là, nous avons aujourd’hui au poignet des montres connectées qui permettent de mesurer tout un tas de choses.
Les méthodes de clonage et de rajeunissement sont couramment employées dans les œuvres d’Hamilton. Ainsi son futur n’est pas tant rempli de robots que d’humains augmentés et parfois d’intelligences artificielles.
L’auteur use énormément de la théorie des trous de vers et des portails, permettant de voyager d’une planète à l’autre en un clin d’œil. Là aussi, Hamilton essaie de nous expliquer très précisément sa version des portails : on comprend ainsi que pour que le système fonctionne il faut un portail dans le système de départ et dans celui d’arrivée, et pour le construire dans celui d’arrivée, il a d’abord bien fallu y aller en vaisseau, avec des voyages de plusieurs années.
Au delà des aspects technologiques (qui me font regretter de ne pas être née dans 300 ans), Hamilton passe énormément de temps à nous décrire la société dans laquelle évoluent les personnages.
J’ai du mal à l’expliquer, mais es romans sont toujours fluides ; on n’a pas besoin de savoir comment ça marche, comment ça a été inventé : c’est comme ça, et c’est tout. Hamilton ne nous prend pas par la main en nous expliquant chaque détail des mondes qu’il crée : il laisse la porte ouverte, nous dit de regarder partout, et de continuer le voyage avec lui si ça nous plait.
Je ne peux que vous conseiller les lectures de Peter F Hamilton pour les amateurs de SF et de romans de manière générale.
Mes préférences font à « la trilogie du vide », loin devant (qui est précédée quelques 1 200 ans en arrière par « l’Etoile de Pandore », donc si vous souhaitez lire tout Hamilton commencez plûtot par ça ), « The Great North Road » puis « L’ Aube de la Nuit ». Idem, si vous souhaitez tout lire, lisez dans l’ordre de parutions des livres, il y a un vrai changement d’écriture entre « L’Aube de la nuit » et « la Saga du Commonwealth » (qui regroupe « l’Etoile de Pandore », « la trilogie du vide », et « les Naufragés du Commonwealth »).
Pour aller plus loin, vous pouvez regarder la super vidéo du formidable Nexus VI qui parle à merveille de l’Aube de la Nuit : https://www.youtube.com/watch?v=KcL1MWDfuPM